LaughingCorpse

Méandres

Samedi 25 février 2012 à 13:56

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Partir. Au fur et à mesure que les jours se fanent, ce besoin d’évasion se fait plus ardent. On patiente, on rêve, attente, espérance. Partir. On brûle de vagabonder, de s’évader du cocon familial qui nous musèle, de déserter cette ville minuscule dont on connait chaque recoin, cette existence grisâtre dont on n’attend plus rien. On a soif d’indépendance, de liberté, d’immensité; soif de la vision d’un nouvel horizon le matin, quand on ouvre les volets. Partir. Enfin l’opportunité se manifeste. La joie n’est cependant que de courte durée. Notre conscience se retrouve confrontée à des conséquences qu’elle avait jusque là occultées. Les répercussions d’un départ apparaissent à nos yeux, encore emplis , un peu plus tôt, de candides rêveries; la lumière se fait dans notre esprit. Partir, c’est se séparer de ses amis, renoncer à la sécurité d’un monde qu’on possédait , d’une certaine façon, pour s’abandonner à l’inconnu. La panique et les incertitudes nous assaillent, notre sommeil se fait de plus en plus tourmenté à mesure que la date fatidique dangereusement s’approche. On enterre la belle idée de voyage, les grands espaces peuvent bien attendre après tout. On implore, on supplie, n’importe qui, n’importe quoi, on ne rêve que de l’échec du départ impatiemment espéré. Mais la fatalité , ou que sais-je encore, en a décidé autrement. Nous voila trimant sur l’asphalte, diamétralement terrifiés, les entrailles douloureusement contractées par l’angoisse, et autres sensations du même acabit. Les kilomètres défilent, l’inconnu qu’on avait tant imaginé peu à peu se dessine. On y jette un oeil, toutefois dans nos yeux ne scintille plus cette étincelle de fascination curieuse qui, quelques mois auparavant, nous habitait. Cette nouvelle réalité nous semble morne et sans attrait, bien au contraire les déceptions s’enchainent. La neurasthénie emménage progressivement dans notre âme tandis que les cartons doucement s’amoncèlent. On revisite en pensée tout ce qu’on a quitté, si loin à présent, on se dit que la vie là-bas n’était peut-être pas si mal.
Arrive l’opportunité d’un retour de courte durée en ce lieu désormais cher à nos yeux. Rien ne semble plus pareil: on savoure la moindre parcelle sur laquelle se pose notre regard: on redécouvre. Cet endroit se pare de nouvelles facettes, de visages insoupçonnés. On est déterminé à ne plus jamais fuir. Hélas!
Le dualisme de l’Homme.
© LaughingCorpse

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