LaughingCorpse

Méandres

Mercredi 22 février 2012 à 17:43

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La pluie tombe, le vent souffle, une vie se brise. C’en est ainsi de l‘existence. Le chemin sur lequel nous marchions autrefois n’est plus qu’un tapis de feuilles jaunies par le temps. Les arbres nus dans lesquels nous grimpions ne sont plus que de pauvres squelettes desséchés . Les courants d’air iront disperser leurs mille et une particules de poussière jusque dans ton jardin., où les fleurs mourront de chagrin. La cabane de l’ermite n’est plus qu’un amas de bois rongé par les mites. La vie qu’elle abritait s’en est allée quand le sol s’est fendu en deux pour engloutir en même temps sur son passage toute trace de vie animale et humaine. La Terre est vide et les vestiges de la civilisation humaine s’effacent peu à peu pour laisser place au désert. Le soleil explose et emporte dans sa chute cette planète qui aujourd’hui n’est plus. Le pouvoir appartient désormais aux aliens qui , moins sots que les humains , décident d’anéantir jusqu’à la plus lointaine peuplade et se suicident pour rendre au vide ce qui était au vide.

 

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Mercredi 22 février 2012 à 17:37

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Et dans le silence de la plaine je regarde le vent courir sur les nuages. Son baiser me transporte à travers l’espace et j’aperçois ton visage flottant comme une étoile dans un ciel couleur de braise. Je n’ai plus peur à présent car je sais que là-bas ne peut être pire qu’ici, que des chevaux d’argent me porteront vers ta ténébreuse lumière, traçant dans leurs sillages des tourbillons d’argile rouge sang. A tes côtés je ne fuirai plus ce tourment qui me ronge depuis des siècles. Je me laisserai dévorer les entrailles par ce poison ardent et alors je connaîtrai le repos éternel, la jouissance dans la souffrance de mes jours perdus.
 

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Mercredi 22 février 2012 à 17:30

Inspiré par cette chanson


Elle pourrait être toi, là, déambulant dans les ruelles d’une illustre cité orientale. Elle pourrait être toi, là, dans cette gargote, me narrant ses errances aux quatre coins du monde. Elle pourrait être toi, là, me prenant par la main sur une plage de sable blanc. Elle pourrait être toi, là, devant moi, dansant dans la bruyère, virginale et insouciante femme-enfant. Elle pourrait être toi, là, me dévorant des yeux dans un petit restaurant italien. Elle pourrait être toi, là, m’invitant du regard à l’effeuiller délicatement. Elle pourrait être toi, là, contre mon flanc, me soufflant qu’elle me désire, qu’elle me veut sans réserve. Elle pourrait être toi, là, sur ce lit, nue et frissonnante, m’abandonnant chair et psyché. Elle pourrait être toi, là, s’abîmant dans la luxure, gémissante de plaisir, en exigeant sans cesse davantage. Elle pourrait être toi, là, dans ces draps de soie pourpre, me chuchotant qu’elle m’aime, qu’elle ne me laissera pas. Elle pourrait être toi, là, mais jamais ne le sera.

 

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Mercredi 22 février 2012 à 17:09

http://laughingcorpse.cowblog.fr/images/1574574536small.jpgTapie dans un tunnel humide, à l’abri des regards et de la lumière, figée, tu écoutes la pluie battre le pavé. Quand brusquement résonne un bruit de pas : le claquement sec d’une paire d’escarpins. Dans ton crâne, l’engrenage s’emballe, une faim dévorante te déchire. Silence ! La femme, tranquillement se rapproche. Arrivée à ta hauteur tu bondis, lui frappe la tête contre le sol ; elle s’évanouit. En quelques secondes à peine. Dans l’ombre tu la traînes puis délicatement tu t’agenouilles. Tu arraches avec excitation les couches de tissus qui la recouvrent. Avec avidité tu observes son corps nu, pantin désarticulé entre tes mains…

Déchire la chair, déchire les veines. Le sang coule, fluide sombre et métallique entre tes lèvres. Aspire la futile existence de l’être que tu lacères. Au contact de tes dents il revit. Abîme-toi dans sa peur, abîme-toi dans ses cris. Écoute le divine mélodie de la vie qui s’évade. Respire le parfum de la lente et exquise agonie. Souris. Sens monter la jouissance à mesure que tu avales. La tête en arrière, le visage de sang maculé, de ta gorge s’échappe un rugissement inhumain : le plaisir dans toute sa démesure. Mais la viande vite refroidit, la chair devient fade. Tu abandonnes la charogne là où tu l’as traînée et t’enfuis. Qui sera ton prochain festin ?

 

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Mercredi 22 février 2012 à 17:00

http://laughingcorpse.cowblog.fr/images/vieaspireepoetessesylviaplathnee1932veL3.jpgL’eau n’était jamais assez chaude, les pommes jamais assez sucrées, le café jamais assez noir, les ténèbres jamais assez obscures. J’avais beau augmenter la température, rajouter du sucre ou du café ça ne suffisait pas. En mon âme et conscience je savais que ça ne suffirait jamais.
Je décidai de sortir. Je ne pouvais pas demeurer assise ainsi, nue et tremblotante, sur le carrelage mouillé de la salle de bain. J’enfilai mes vêtements. Je m’étais une fois de plus habillée à l’envers. Qu’importe. Je commençai à rassembler mes effets personnels mais m’interrompis. J’aurais pu rester prostrée là, attendant qu’un être venu tout droit des tréfonds de mon esprit m’emporte, mais en mon for intérieur je doutais que cela puisse arriver un jour.
Je regardai les restes de savon s’écouler par la bonde en me disant que j’aurais bien aimé les suivre, même jusque dans les égouts. N’importe où pourvu que je puisse m’y cacher et me faire oublier. Je suis l’Insignifiance emprisonnée dans une enveloppe charnelle . La banalité de mon être, de mon corps humain ne se résumait qu’à une bouche d’évacuation d’eaux usées. Pitoyable mais vrai.
Je voulais me fondre dans la plus sombre des choses existant dans ce monde et disparaitre à jamais. Mourir d’insignifiance.
Cette conversation mentale m’épuisait mais je décidai de passer outre. Je conversai ainsi avec moi-même quand j’aperçus… ….peu importe ce que je vis.
J’espérais juste que les stigmates sur mon visage ne se remarqueraient pas.

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