Je décidai de sortir. Je ne pouvais pas demeurer assise ainsi, nue et tremblotante, sur le carrelage mouillé de la salle de bain. J’enfilai mes vêtements. Je m’étais une fois de plus habillée à l’envers. Qu’importe. Je commençai à rassembler mes effets personnels mais m’interrompis. J’aurais pu rester prostrée là, attendant qu’un être venu tout droit des tréfonds de mon esprit m’emporte, mais en mon for intérieur je doutais que cela puisse arriver un jour.
Je regardai les restes de savon s’écouler par la bonde en me disant que j’aurais bien aimé les suivre, même jusque dans les égouts. N’importe où pourvu que je puisse m’y cacher et me faire oublier. Je suis l’Insignifiance emprisonnée dans une enveloppe charnelle . La banalité de mon être, de mon corps humain ne se résumait qu’à une bouche d’évacuation d’eaux usées. Pitoyable mais vrai.
Je voulais me fondre dans la plus sombre des choses existant dans ce monde et disparaitre à jamais. Mourir d’insignifiance.
Cette conversation mentale m’épuisait mais je décidai de passer outre. Je conversai ainsi avec moi-même quand j’aperçus… ….peu importe ce que je vis.
J’espérais juste que les stigmates sur mon visage ne se remarqueraient pas.
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